Micro-Credentials, c’est quoi ? Définitions et objectifs de cette approche.
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Les micro-credentials sont de plus en plus visibles dans le paysage de la formation, mais qu’apportent-ils vraiment ?
D’une idée simple, presque inexistante pour ceux qui n’y porterait pas attention, les micro-credentials sont à eux seuls une petite révolution, ou plutôt une magnifique évolution dans la manière d’organiser les compétences.
Commençons par la traduction de ce terme anglophone, on parlera en français de microcertifications que l’on pourrait définir comme un acte de reconnaissance officiel octroyé à un apprenant ayant validé l’acquisition d’une compétence, selon un découpage très fin des aptitudes.
Comme toute nouveauté, on peut légitimement s’interroger sur la pertinence de cette approche "credential". S’agit-il d’un énième concept marketing autour du marché très convoité de la formation, ou sommes-nous face à une réelle évolution apportant son lot de bénéfices observables durablement.
La naissance des micro-credentials
Pour répondre à cette question, il faut tout d’abord s’interroger sur les besoins originels des micro-credentials. Ils sont nés de trois facteurs concomitants. Le premier facteur est la réduction des durées des formations. Le second réside dans la multiplication des modalités et des sources d’apprentissage. Et enfin le troisième trouve sa caisse de résonnance dans l’évolution du marché du travail et par conséquent des méthodes de recrutement. Reprenons chacun de ces trois piliers fondateurs.
S’il y a bien un élément qui a changé dans le monde de la formation ces dernières années c’est la durée de celles-ci. On est passé successivement du jour à l’heure avec la naissance du e-learning puis de l’heure à la minute avec le micro-learning. Cette temporalité nouvelle a donc pour conséquence pédagogique d’être accompagnée d’une granularisation nouvelle des objectifs pédagogiques et de fait des compétences associées.
Le second point réside dans l’éclatement des parcours pédagogiques. Avec l’émergence du digital, du social learning, ou encore la mise à l’honneur du modèle d’apprentissage 70 20 10, on considère aujourd’hui que les parcours d’apprentissage sont polymorphes. C’est-à-dire qu’on apprend un peu dans les livres, sur la plateforme de formation, dans des communautés de pratiques, et bien évidement dans son quotidien en se confrontant à des difficultés. Par conséquent, la traçabilité de tout cela devient particulièrement compliquée et fondamentalement sans intérêt. Le seul élément pertinent à cartographier étant la validation de compétences correspondant à une aptitude opérationnelle.
Et le troisième pilier fondateur de la naissance des micro-credentials, est la mutation du marché du travail. Les modèles traditionnels de diplômes répondent de moins en moins efficacement aux besoins des recruteurs qui doivent gagner en réactivité alors que de plus en plus de métiers sont en tension aiguë. On ne cesse d’entendre que la moitié de tous les emplois subiront des changements substantiels au cours prochaines années. Les innovations technologiques, la compétition concurrentielle mondialisée et des taux de chômages relativement bas imposent aux employeurs et surtout aux recruteurs d’identifier les bons candidats non plus sur leurs diplômes mais sur leurs compétences immédiatement opérationnelles. En ce sens les micro-credentials sont donc un atout pour les individus dont les compétences deviennent plus facilement identifiables comme pour les entreprises qui améliorent la performance de leur recrutement ou de leur mobilité interne.
Les avantages des micro-credentials pour les apprenants
Les micro-credentials offrent une flexibilité inégalée aux apprenants. Contrairement aux programmes de formation traditionnels, qui peuvent être longs et coûteux, ils permettent d’acquérir des compétences spécifiques en un temps record. Cela est particulièrement avantageux pour les professionnels en activité qui souhaitent se former sans interrompre leur carrière. De plus, les micro-credentials sont souvent accessibles en ligne, ce qui permet à chacun d’apprendre à son propre rythme et selon ses disponibilités.
Un autre avantage notable est leur capacité à répondre rapidement aux besoins du marché du travail. Dans un environnement professionnel en constante évolution, les compétences requises peuvent changer rapidement. Les micro-credentials permettent aux apprenants de se mettre à jour rapidement et de rester compétitifs sur le marché du travail. Ils sont également un excellent moyen de combler des lacunes spécifiques dans les compétences, sans avoir à suivre un programme de formation complet.
Micro-credentials et microdegrees : des synonymes pour une même approche
Il est important de noter que les termes "micro-credential" et "microdegree" sont souvent utilisés de manière interchangeable. Les deux désignent une forme de certification qui valide l’acquisition de compétences spécifiques. Le terme "microdegree" est parfois préféré dans certains contextes éducatifs pour souligner la nature académique de la certification, bien que le contenu et les objectifs restent les mêmes.
Les microdegrees sont conçus pour être empilables. Cela signifie que les apprenants peuvent accumuler plusieurs microdegrees pour constituer un ensemble de compétences plus large, équivalent à un diplôme traditionnel. Cette modularité permet une personnalisation extrême de l’apprentissage, adaptée aux besoins et aux aspirations individuelles de chaque apprenant.
L’impact des micro-credentials sur les entreprises
Pour les entreprises, ils représentent une opportunité de développer les compétences de leurs employés de manière ciblée et efficace. Plutôt que d’investir dans des programmes de formation longs et coûteux, les entreprises peuvent utiliser les micro-credentials pour répondre rapidement aux besoins spécifiques de leur organisation. Cela permet non seulement d’améliorer la performance des employés, mais aussi de renforcer leur engagement et leur satisfaction au travail.
De plus, les micro-credentials facilitent la mobilité interne au sein des entreprises. En validant les compétences acquises par les employés, ils permettent aux responsables RH d’identifier plus facilement les talents internes et de les promouvoir à des postes correspondant à leurs nouvelles compétences. Cela contribue à créer un environnement de travail dynamique et motivant, où les employés se sentent valorisés et encouragés à progresser.
Les défis des micro-credentials
Malgré leurs nombreux avantages, les micro-credentials ne sont pas sans défis. L’un des principaux obstacles est la reconnaissance de ces certifications par les employeurs et les institutions éducatives. Bien que de plus en plus d’entreprises et d’universités reconnaissent la valeur des micro-credentials, il reste encore du chemin à parcourir pour qu’ils soient pleinement acceptés comme équivalents aux diplômes traditionnels.
Un autre défi est leur standardisation. Avec une multitude d’organismes de formation proposant des micro-credentials, il peut être difficile de garantir la qualité et la cohérence de ces certifications. Des initiatives sont en cours pour établir des normes et des cadres de référence, mais il faudra du temps pour que ces efforts portent leurs fruits.
En résumé
Vous l’aurez compris, la pertinence des micro-credentials se situe avant tout dans le niveau de grain qu’ils proposent. Ils ne représentent ni un diplôme qui correspond au grain le plus gros, ni une compétence unitaire comme on la trouve dans les outils de gestion des talents et les référentiels de compétences. Non, les micro-credentials trouvent leur vertu dans un positionnement intermédiaire qui correspond à un bloc de compétences visant une aptitude opérationnelle.
Comme tout élément nouveau, ils apportent des solutions technologiques nouvelles pour structurer, valider, valoriser et cartographier les blocs de compétences, ces outils s’appellent des Micro-Credentials System (MCS).


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