Pédagogie : Nous partions du départ, quelle erreur !

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Si le chemin n’était pas l’enjeu de la formation ? Devons-nous tous suivre le même chemin pour progresser ?

Si vous avez déjà suivi une formation en ingénierie pédagogique, quelle qu’elle soit, vous avez donc appris à structurer un parcours de formation en définissant des objectifs pédagogiques et en prenant en compte les prérequis. La formation se concentre donc sur le chemin qui relie le point A, les prérequis, au point B, les objectifs. Mais si on s’était trompé de paradigme, si le chemin n’était pas l’enjeu de la formation ? Devons-nous tous suivre le même chemin pour progresser ? Sommes-nous certains que les randonneurs de nos chemins de formations atteignent bien la ligne d’arrivée ? Et d’ailleurs, maitrisons-nous la ligne d’arrivée ?

La réponse à cette dernière question est clairement NON. Cette non-maitrise de la ligne d’arrivée en formation est sans aucun doute le principal handicap des acteurs de la formation. Comment créer de la valeur, avoir de la crédibilité, et même susciter l’intérêt pour un GPS qui vous propose une adresse de destination trop peu précise. Ce constat pourrait sembler un peu pessimiste, mais il est au contraire une formidable opportunité pour tout le monde de la formation. En portant une attention particulière à la ligne d’arrivée, on transforme la formation en tant que moyen, en formation orientée résultat. La formation peut alors se doter d’indicateurs de performance jusqu’alors cruellement absents.

Jolie théorie pourriez-vous dire, mais comment le monde de la formation s’équipe-t-il de GPS ? Le GPS de la formation s’appelle certification ou plus précisément évaluation certificative. En effet, valider qu’un apprenant a atteint la ligne d’arrivée revient à l’évaluer sur les compétences associées à la formation. Classique, basique, trivial même ; et pourtant une récente enquête* montre que dans 85% des formations, les évaluations certificatives ne sont pas mises en œuvre. Si elles sont obligatoires dans le cadre des formations éligibles au CPF, elles restent totalement à la discrétion des organismes pour les autres formations, c’est-à-dire la très grande majorité.

Mais comment être certains d’aller au bon endroit si on ne se soucie pas de la manière avec laquelle on va vérifier qu’on est bien arrivé. Cette réflexion résonne de plus en plus fort dans les cercles de réflexion pédagogique mais elle fait encore plus écho parmi les commanditaires de formation. En vérifiant le point d’arrivée on s’approche un peu plus des recherches de KPIs voire de ROI qu’on aimerait tant associer aux formations.

Ce changement de paradigme entraine de fait une nouvelle manière d’envisager l’ingénierie pédagogique. Par quel processus doit-on passer pour aller dans ce sens ?

Dans un premier temps, on définit précisément les compétences à valider, c’est donc la ligne d’arrivée ou, autrement dit, les coordonnées GPS. Puis on rédige l’évaluation qui permettra de mesurer l’atteinte ou non de cette ligne d’arrivée. L’évaluation est alors l’appareil qui sait identifier des coordonnées GPS. Et dès lors qu’un apprenant aura atteint la ligne d’arrivée, il suffira de lui délivrer un parchemin attestant de cette réussite. C’est la carte de navigation. Grâce à elle l’apprenant, ses collègues, des recruteurs ou des partenaires sauront précisément où il se trouve.

En plaçant au tout début du processus d’ingénierie pédagogique ce travail de matérialisation de la ligne d’arrivée, on se dote alors d’une capacité nouvelle pour établir le parcours de formation, ou plus précisément les parcours de formation car, comme le dit le proverbe, tous les chemins mènent à Rome. Et c’est bien là toute la force de la certification.

* Enquête de l’ISTF « Formation et certification »

Le rédacteur :
Olivier Flandrois
Directeur commercial de Procertif
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