Pour innover en formation, inversez votre schéma de pensée

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Votre équipe ou vous-même maîtrisez parfaitement l’ingénierie pédagogique ? Alors, que pourriez-vous apprendre dans cet article ? Eh bien… vos fondamentaux.

Votre équipe ou vous-même maîtrisez parfaitement l’ingénierie pédagogique. Vous avez même dans votre organisation un goût prononcé pour les dernières tendances en matière de formation. L’IA est d’ailleurs utilisée par un large panel du service formation. Alors vraiment, que pourriez-vous apprendre dans cet article ? Qu’est-ce qui pourrait encore optimiser une telle performance d’architecture pédagogique ? Eh bien,… vos fondamentaux.

Depuis toujours, la création de parcours pédagogiques s’appuie sur la volonté de rejoindre deux points, celui de départ qu’on caractérise par les prérequis et les pré-acquis, et celui d’arrivée, défini quant à lui par les objectifs à atteindre. Une fois ces deux points identifiés, la machine à créativité pédagogique se met en route. Un peu de serious game par ici, un peu de world café par là, un peu de classe inversée, etc.

Tout cela est beau, pertinent, parfois brillant, mais avant de vous lancer dans cette architecture, avez-vous fait appel au géomètre ? Vous savez, la personne qui mesure le terrain sur lequel vous allez bâtir votre maison afin que celle-ci ne s’écroule pas comme un château de cartes. Autrement dit, êtes-vous certains que votre point de départ et votre point d’arrivée sont fiables ?

Commençons par nous interroger sur le point de départ

Pensez-vous vraiment que sur 10, 100, 1000 apprenants, tous ont les mêmes pré-acquis et la même maîtrise des prérequis ? Évidemment non. Et si la réponse est non, alors c’est toute votre maison qui s’écroule. Quelle est la pertinence de votre parcours pédagogique si vous obligez tout le monde à rejoindre un point de départ qui ne correspond qu’à certains ?

Si vous étiez Lyonnais, aimeriez-vous passer par Paris pour vous rendre à Marseille pour la simple et bonne raison que le point de départ imaginé par l’organisateur de ce déplacement est Paris ? C’est vrai que lorsqu’on parle de déplacement en voiture, cela semble plus logique que pour un parcours pédagogique, mais pourtant l’analogie est bien réelle.

Si le point de départ n’est pas fixe, qu’en est-il du point d’arrivée ? Ce dernier est quant à lui bien commun à l’ensemble des apprenants car c’est la cible à atteindre. En revanche, il n’est que très rarement maîtrisé par les concepteurs de parcours. Pire, leur implication et leur créativité tout au long de l’élaboration de leur parcours de formation tendent à leur faire perdre de vue l’objectif, ou tout du moins à ne pas s’interroger sur comment mesurer l’atteinte du point d’arrivée. Pour remédier à cela, il faut renverser la table et modifier son processus d’élaboration. La première étape doit consister à créer l’évaluation qui permettra de valider les compétences attendues à la fin du parcours.

L'ingénierie de certification

Cette méthode, appelée ingénierie de certification, va vous permettre de beaucoup mieux identifier les séances pédagogiques à produire pour passer avec succès l’examen final. Vous allez indirectement gagner du temps dans la conception de vos parcours car vous viserez plus juste. Vous produirez moins dans l’objectif de matérialiser chaque étape d’un parcours mais plus dans celui d’apporter les éléments nécessaires à la validation des compétences.

Il arrive que certains voient dans cela une simple manière d’expliquer ce qu’ils font déjà car en ingénierie de formation classique, il est bien prévu de créer une évaluation sommative à la fin du parcours. Mais pourtant, dès lors qu’on applique une pure approche d’ingénierie de certification, on se rend compte alors qu’on gagne en efficacité pour nous comme pour les apprenants.
Et finalement, qu’est-ce que l’innovation en pédagogie ? Proposer des ressources pédagogiques d’un nouveau genre ? Peut-être, mais dans quel but ?

L'innovation pédagogique

L’innovation ne devrait-elle pas en premier lieu être une source d’efficacité ? Former moins, mais plus en lien avec les compétences à acquérir. En d’autres termes, l’innovation réside dans la valeur qu’on apporte aux apprenants. Comment le temps qu’ils passent en formation contribue-t-il à leur développement personnel et professionnel ? L’innovation consiste donc à apporter plus de reconnaissance à l’individu formé. L’ingénierie de certification apporte une ultime vertu au processus d’apprentissage : la matérialisation des compétences validées, que ce soit par un badge ou un certificat. Ces reconnaissances contribuent au développement de l’estime de soi mais également à l’identification des compétences maîtrisées au sein d’une organisation. Une cartographie unique basée sur des compétences réellement validées, autrement dit, une mine d’or pour les entreprises.

En conclusion, la réelle innovation pédagogique consiste donc à changer le paradigme en s’appuyant sur trois principes :

Principe numéro 1 : Commencer toujours par créer l’évaluation qui validera les compétences acquises avant de vous lancer dans la création de votre parcours de formation.

Principe numéro 2 : Ne jamais considérer qu’il y a un point de départ mais autant de points de départ que d’apprenants et par conséquent, la seule chose à maîtriser c’est leur passage de la ligne d’arrivée.

Principe numéro 3 : Ne cherchez pas à tracer le parcours de l’apprenant mais à cartographier les preuves de compétences validées par des badges ou des certifications.

Le rédacteur :
Olivier Flandrois
Directeur commercial de Procertif
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